En 2017, une unité spécifique « CeRRISe : Centre de Réduction des Risques Infectieux liés à la Sexualité » est créée pour le suivi notamment des sujets sous PrEP (traitement préexposition au VIH) dans une démarche d’éducation à la santé avec prise en charge globale pluridisciplibaire (médico-addicto-psycho-sexologique). L’objectif est d’améliorer le dépistage et la prise en charge des infections sexuellement transmissibles (IST) dans une approche globale de santé sexuelle en direction des populations les plus exposées (Axe IV de la Stratégie nationale de santé sexuelle ; Agenda 2017–2030).

La consulation médicale est suivie d’un bilan biologique et de prélèvements à la recherche d’IST. Un entretien infirmier utilisant des entretiens stratégiques et solutionnistes complète le temps médical ; l’objectif est de repérer la place de la sexualité dans la vie des consultants et d’explorer avec eux de manière proactive leur connaissances, leur comportement et leurs ressources. L’orientation est effectuée vers les consultations de psycho/sexologie, addictologie, proctologie, dermatologie, infectiologie et de vaccinologie si besoin. Le suivi est effectué tous les 3 mois.

En 2017, 169 hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et 1 femme sont sous PrEP, 3 pratiquant l’escort et ayant 38 ans d’âge médian. Plus de la moitié mentionne un usage actuel de drogues récréatives. La PrEP est bien tolérée sans aucun arrêt pour intolérance. Aucune séroconversion VIH n’a été observée ; 102 IST ont été dépistées et traitées : 45 à Chlamydia, 44 à Gonocoque, 10 syphilis, 3 hépatites A aiguës. Trois hépatites C aiguës ont été dépistées (les sujets déclarant avoir des pratiques sexuelles à haut risque (« hards ») ou être consommateurs de substances psycho actives par voie intraveineuse). Enfin, 50 personnes non immunisées ont été vaccinées pour l’hépatite A. Ce public sous PrEP présente des particularités : fréquence élevée d’IST, d’addictions et de pratiques à haut risque. Il justifie une approche et une prise en charge spécifique, avec un dépistage précoce des IST bactériennes et des hépatites suivi d’un traitement adapté ce qui est indispensable pour interrompre leur transmission.

Cette unité permet de développer une offre de santé sexuelle globale intégrant la réduction des risques sexuels ainsi qu’une prise en charge optimisée des IST. Cette prise en charge suscite chez les consultants une réflexion sur leur comportement et sur la place de la sexualité dans leur vie témoignant d’une plus grande autonomie dans la prévention des IST. Cette offre doit être poursuivie et optimisée en direction d’autres populations vulnérables et exposées (migrants, personnes se prostituant, transsexuels…).